Questions d’émotions

Certaines personnes ressentent leurs émotions avec plus d’intensité que d’autres. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient trop sensibles ou anormales. Ce qui importe c’est l’éventuel impact qu’à cette intensité sur leur qualité de vie. Si cette intensité fait souffrir, fatigue ou enferme dans des schémas répétitifs, il est alors utile d’apprendre, non pas à la réduire, mais à mieux vivre avec.

La variabilité émotionnelle va souvent de pair avec l’intensité des émotions. En soi, c’est plutôt une richesse puisqu’elle traduit la capacité à utiliser toutes ses émotions. Elle peut cependant donner à celui qui les éprouve l’impression de se trouver sur des « montagnes russes ». Bien identifier ses émotions lorsqu’elles se produisent permet de trouver des repères plus stables à l’intérieur de soi.

Tenter de supprimer, contenir ou dissimuler ses émotions sont des stratégies de régulation qui peuvent effectivement fonctionner mais qui sont épuisantes. Dans la durée ce n’est pas toujours la meilleure solution. Les émotions que l’on tente de contenir sans les accueillir finissent souvent par s’exprimer autrement, sous la forme de tensions, de repli, d’irritabilité, ou encore de culpabilité.

Les ruminations sont un symptôme des difficultés à réguler ses émotions. Elles traduisent une lutte contre les inconforts émotionnels de toutes natures. Elles accompagnent souvent l’anxiété, la tristesse, les regrets ou la culpabilité. La rumination c’est une émotion qui dure.

Quand les émotions débordent régulièrement, elles finissent par épuiser le corps et le mental. La charge émotionnelle devient un bruit de fond permanent. Cela peut entraîner de la fatigue, une baisse de motivation, une sensation de saturation face au quotidien. Ce n’est pas un manque de volonté, c’est le signe qu’un rééquilibrage est nécessaire. C’est justement ce que permet un travail de régulation.

Les émotions intenses peuvent isoler, d’autant plus quand on a le sentiment de ne pas être compris(e) ou de devoir « gérer tout ça » en silence. L’accompagnement émotionnel propose un espace pour sortir de cette solitude, à un rythme respectueux et sécurisant.

Pour s’ancrer, les changements doivent s’appuyer sur une pratique régulière qui modifie les automatismes. Lorsque cette pratique est guidée par une observation experte et un soutien bienveillant, les transformations sont plus faciles à réaliser. L’accompagnement émotionnel permet aussi d’ajuster les outils au fur et à mesure de l’avancement.

Tout le monde peut apprendre à mieux réguler ses émotions. La régulation émotionnelle n’est pas une disposition innée mais une compétence qui s’acquiert et qui peut en tout temps être améliorée. L’objectif de la démarche n’est pas d’atteindre une sorte de norme qui définirait une bonne régulation des émotions. Le but est de diminuer les inconforts que les émotions génèrent, d’améliorer la qualité de la vie.

Les effets varient d’une personne à l’autre, mais les premiers changements sont souvent perceptibles assez tôt. Le programme dure trois mois : c’est le temps nécessaire pour poser des bases solides et commencer à intégrer de nouvelles manières d’agir ou de penser.

Non. Cet accompagnement s’adresse à toute personne qui veut mieux comprendre ses émotions et reprendre la main sur ce qui l’encombre. Il n’est pas nécessaire d’aller « très mal » pour se faire accompagner. Juste de vouloir aller mieux ! Rappelons à ce sujet que la santé se définit comme un état de bien-être et pas seulement par l’absence de maladie.